Patrick Gilormini

2 min.

11 mai 2023

Patrick GILORMINI & Eric GRIETTE (pole 8 –ISBO)

La problématique à laquelle nous nous attachons est la suivante : Dans quelle mesure les entreprises sont-elles en capacité de concevoir et de mettre en place des dispositifs permettant de réduire l’incertitude ? Nous analysons le cas des décisions d’investissement que sont amenées à prendre les entreprises multinationales pour assurer leur pérennité. La décision d’investir notamment dans des pays émergents comporte non seulement des risques pour l’entreprise (financiers, commerciaux, technologiques) mais aussi nombre d’incertitudes.


Nous distinguerons dans un premier temps la notion d’incertitude de celle de risque. La littérature économique indique que nos connaissances sont souvent largement insuffisantes pour déterminer les probabilités des différents événements possibles. Elle souligne également que le cas extrême de l’incertitude radicale s’identifie à l’ignorance, à l’absence de base scientifique sur laquelle construire un calcul probabiliste. Cette situation entraine alors des comportements mimétiques.  L’économie évolutionniste montre dans quelle mesure les routines et les règles fournissent aux décideurs des repères partagés permettant de domestiquer l’incertitude liée à la complexité et à la nouveauté d’une situation. Enfin les choix des agents économiques reposent également sur des « anticipations fictionnelles » ou projectives, qui en créant des images de l’état futur du monde permettent de faire face à l’incertitude. En seconde partie nous illustrerons les approches précédentes dans le cadre du choix d’investissement des entreprises. La décision d’investir relève d’un calcul de la valeur actuelle nette du projet, permettant de déterminer une éventuelle création de valeur. Tout repose sur l'anticipation des cashflows, leur probabilisation et leur actualisation. En revanche c’est dans un contexte d’incertitude que s’inscrivent les décisions d’investir dans les pays émergents. Quelle prime de risque ajouter au taux d’actualisation et comment anticiper les futurs cash-flows devenus trop aléatoires ? Certaines entreprises n’hésitent plus à parler de « planches pourries » et rechignent de plus en plus à investir dans le contexte géopolitique actuel.  

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Mots clé : incertitude, risques, routines, investissement à l’étranger, cash-flows, géopolitique 

Bibliographie : 


•    Beckert, J. (2016). Imagined futures. Fictional expectations and capitalist dynamics, Cambridge (MA): Harvard University Press.
•    Julien B. « Avec la guerre en Ukraine, la stratégie dans les pays émergents va devoir être repensée » dans l'automobile, L’Usine Nouvelle, 7 Mars 2022
•    Moureau, N. & Rivaud-Danset, D. (2004). L'incertitude dans les théories économiques. Paris . La Découverte. 
•    Nelson,R. & Winter, S. (1982) . An Evolutionary Theory of Economic Change, Cambridge (MA) Harvard University Press.
•    Sollogoub T., Les investissements directs étrangers dans les pays émergents, Perspectives, n°22/131 ,14 avril 2022, Groupe Crédit Agricole 

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