écrit en collaboration avec Patricia DAVID, Professeure Émérite, Institute of Sustainable Business and Organizations, Confluence : Sciences et Humanités - UCLY, ESDES - Paru dans le QDM N°39 - Le management public en question
Les « marqueurs » du New Public Management (NPM) comme la « Performance », la « Responsabilisation » et « l’Externalisation » dans les administrations publiques seraient déterminés selon D.Huron et J.Spindler (2019 ) par le « fétichisme des chiffres ». Pour rendre les territoires inclusifs et durables, une approche qualitative renouvelée nécessite un travail « pour et avec les citoyens » ; approche qui devient un objectif prioritaire et nécessaire dans le contexte actuel post-covid.
La mise en place d’un management innovant des administrations publiques s’orienterait vers l’émergence d’un « capitalisme responsable » qui devrait dépasser des frontières entre les sphères publiques et privées. L’écologie, le développement durable, le bien-être des habitants sont des enjeux incontournables dans le développement des territoires. La QVT et le management des organisations publiques avec les challenges liés aux nouvelles formes d’organisation du travail comme le télétravail constituent également un défi. L’accent doit être mis sur l’innovation managériale dans les organisations publiques (Armandy et Rival ; 2021). L’innovation publique (numérique et managériale) prend ainsi le pas sur le NPM qui a largement montré ses limites. Dès 2018, Noguera proposait des pistes d’action pour accélérer la transformation du management public. Depuis la crise sanitaire, des travaux sur les métamorphoses des organisations publiques se sont multipliés (Guelmami, 2021 ; Larivière, 2021 sur la gestion hospitalière).
C’est notamment dans le domaine des soft skills telles que l’agilité, la souplesse, la créativité, la résolution de problèmes complexes, que l’innovation managériale dans les organisations publiques permettra de favoriser les initiatives locales et citoyennes, le développement des incubateurs, la multiplication des éco-quartiers, les partenariats entre le secteur public et le secteur privé. Alors soyons prêts à libérer les frontières du management public… « alea jacta est ».