Cet article est tiré du post Linkedin d'Alexandre LAVISSIERE (en collaboration avec Marie-Catherine LAVISSIERE et Linh Chi VO). Vous pouvez retrouver l'article complet dans le International Journal of Physical Distribution & Logistics Management
Le secteur maritime est l’un des secteurs les plus masculins qui soient, notamment parce que jusqu’à il y a peu la navigation était tout simplement interdite aux femmes et qu’il fallait avoir navigué pour prétendre à des postes à responsabilités. La manutention à dos d'hommes, les risques de partir en mer sans revenir... c'est donc la mer qui prenait l'homme et la femme qui était supposée préférer la campagne.
Aujourd’hui, lorsqu’on pense aux dirigeants du secteurs on pense à des hommes. En moyenne, il y a parité dans les entreprises du secteur, mais un tiers seulement de cadre féminin et un dixième de cadres supérieures. Une pyramide qui fait que nos entreprises n’ont pas à leur tête les talents qu’elles méritent et que pourtant nous formons à KEDGE Business School par exemple, au sein de notre Msc ITL, reconnu comme l’un des meilleurs du monde dans ce domaine… Dans les autorités portuaires, l'Etat impose la parité, mais seules quelques rares femmes sont directrices du port, de sa stratégie, de ses opérations... plus souvent elles dirigent le marketing, les RH, le juridique et la com.
Avec Linh Chi Vo et Mary C. Lavissiere , nous sommes allés à la rencontre de cadres supérieures portuaires africaines, parfois les premières de leurs pays à accéder à certains postes dans le secteur (commandant de port, pilote du port, directrice de terminal, etc.). Nous avons abondamment discuté avec elles de leurs choix de carrière, des freins institutionnels du secteur, de leurs difficultés à allier vie de famille et vie professionnelle et des événements qui ont été des tournants pour leurs carrières exceptionnelles.
En fondant notre travail sur la théorie institutionnelle, nous avons pu étudier et modéliser la manière dont ces femmes sont des entrepreneures institutionnelles, c’est-à-dire qu’elles changent les logiques de leur secteur pour donner plus de place aux femmes à suivre, mais aussi pour ouvrir les yeux de leurs contreparties masculines sur la capacité des femmes à effectuer un aussi bon travail qu'un homme. Quatre approches différentes, mais un même objectif de changer la logique institutionnelle vers un secteur plus durable, inclusif et donc efficient.
Je vous laisse en lire plus dans notre article récemment paru dans International Journal of Physical Distribution & Logistics Management.
Merci pour leur soutien à Gaëlle HARDY; Céline Rolland; Gersende Le Dimna; Anicia Jaegler, Salomée RUEL, Dr. HDR; Minelle Silva; Dr. Morgane M.C. Fritz; Stefan Seuring; Stelvia Matos; Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre; les membres de WISTA International et WISTA France mais surtout les femmes qui nous ont ouvert les portes de leurs carrières.