Céline Bos-Chamoux

4 min.

10 février 2021

Alors que la crise exacerbe le besoin de sens, quelles sont les compétences clés que nous saurons transmettre et valoriser ? Est-ce qu’une économie que l’on sait vulnérable se manage différemment ? La quête de sens, comme la solidarité, réclamée par les générations montantes est-elle compatible à la nécessaire performance de l’économie ?

 

LA MOTIVATION, 1ER MOTEUR D’APPRENTISSAGE

Le principal facteur de réussite de tout apprentissage est l’engagement, la motivation profonde de chacun à apprendre. Nous l’oublions souvent dans la course de la vie « normale ». La numérisation des apprentissages imposée par la crise a rendu cela plus visible. D’ailleurs dans les entreprises, le management agile repose en partie sur cette idée. Sommes-nous tous enclin à l’autonomie ? Comment aider chacun à trouver les outils pour s’organiser ? Garder sa motivation ne s’apprend pas dans une salle de classe, c’est un apprentissage de toute une vie.

 

LA RÉSILIENCE COMME VECTEUR DE RÉUSSITE

Dans ce contexte inédit les étudiants, comme les enseignants ont dû s’adapter, innover, gérer aussi les imprévus et les inévitables imperfections. Panne de réseaux, défaillance technique… les aléas du numérique ont ainsi forcé les étudiants à s’adapter à l’incertitude et à accepter l’imperfection. Cette expérience de la résilience est aussi une compétence clé d’un monde plus incertain, plus mouvant, plus instable. Apprendre à faire au mieux quand on ne peut pas faire ce que l’on avait prévu sera à n’en pas douter une force du manager responsable de demain, capable de rebondir et de poursuivre l’avancement des projets quelles que soient les conditions.

 

LA BIENVEILLANCE DEVIENT COMPÉTENCE CLÉ

L’autonomie, conjuguée à l’acceptation de l’imprévu engendre une troisième compétence qui pourrait devenir le ciment de ce nouveau monde à construire : la bienveillance. Faire bien, pour soi et pour le autres, mêler exigence de l’objectif et compréhension sur les moyens à disposition. Développer la bienveillance c’est aussi s’appuyer sur la confiance en soi et envers les autres et sur leur autonomie.

Autonomie, adaptabilité et bienveillance sont donc les 3 compétences que les étudiants (et sans doute les enseignants) ont le plus développé tout au long de cette crise sanitaire. Sont-elles les valeurs d’une économie vulnérable ou le socle d’une nouvelle organisation sociale, plus agile ?

 

LA SOLIDARITÉ DONNE DU SENS

L’élan de solidarité soulevé par la crise sanitaire a fait émerger les valeurs d’entraide et de bienveillance comme des valeurs reconnues socialement. Historiquement associée aux faibles et aux gentils, il semble qu’un environnement plus hostile rende à ces valeurs tout leur poids sociétal. Plus de 300 000 personnes ont rejoint la plateforme d’engagement civique « jeveuxaider.gouv ». Un engouement historique pour la solidarité en France, qui s’explique sans doute par le fait que l’on se sent moins vulnérable quand on est solidaire.

 

LE MANAGEMENT AGILE SEULE RÉPONSE DANS UNE ÉCONOMIE VULNÉRABLE

L’économie de demain, celle qui saura se relever de la crise sanitaire, de la crise économique et de la menace climatique sera sans aucun doute agile. C’est-à-dire fondée sur une capacité de réaction rapide et ferme. Capacité rendue possible par l’engagement fort et total des équipes (la motivation), renforcé par leur grande autonomie qui favorise aussi l’innovation, la capacité à penser « out of the box » et à trouver des solutions.

Oui, une économie que l’on sait maintenant vulnérable, capable de vaciller en quelques semaines doit se manager différemment. Les entreprises devront faire de leur agilité une valeur forte et engager leur management sur cette voie nouvelle dont la confiance est le socle. La quête de sens devient donc le levier de la performance pérenne des entreprises.

Les étudiants de l’ESDES, recrutés pour leur engagement et leur curiosité et formés aux exigences du management agile et collectif seront d’excellents moteurs de transformation des entreprises pour faire de la vulnérabilité une force de développement.

Les 6 compétences de la quête de sens en management

  • Motivation
  • Résilience
  • Autonomie
  • Bienveillance
  • Solidarité
  • Confiance

 

« Apprendre à faire au mieux quand on ne peut pas faire ce que l’on avait prévu sera à n’en pas douter une force du manager responsable de demain, capable de rebondir et de poursuivre l’avancement des projets quelles que soient les conditions. »

 

« Les entreprises devront faire de leur agilité une valeur forte et engager leur management sur cette voie nouvelle dont la confiance est le socle. La quête de sens devient donc le levier de la performance pérenne des entreprises. »

 

Écrit par Céline Bos-Chamoux, enseignante chercheuse à l’ESDES Lyon Business School

Article publié sur Le Monde des Grandes Écoles

Paru dans Monde des grandes écoles et universités LE MAGAZINE • N°94 • 2020-2021

 

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